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LE RADON EN MILIEU RÉSIDENTIEL

Le Groupe Gesfor

15 sept. 2016

Qu’est-ce que le radon ?

Le radon est un gaz radioactif issu de la désintégration de l’uranium que l’on retrouve en plus ou moins grande concentration dans une multitude de minerais. Ce gaz s’infiltre ensuite dans les sols et se dissout dans les eaux souterraines ou de surface et dans l’air. Il est donc commun de détecter des traces de radon dans l’air à proximité du sol. Ce gaz se dissipant rapidement, il n’est généralement pas présent en forte concentration. Toutefois, si le gaz est exhalé du sol vers un espace confiné — par exemple, des fondations ou un vide sanitaire —, il peut s’accumuler dans l’air intérieur.

La concentration en radon dans l’air s’exprime en becquerels par mètre cube d’air (Bq/m³). Cette unité de mesure représente le niveau d’activité d’une substance, et 1 Bq correspond à la désintégration d’un noyau atomique par seconde.

Exposition au radon et effets sur la santé

Le radon étant radioactif, il se désintègre avec le temps en générant des particules radioactives (de type alpha). Ces particules ont comme caractéristique de pouvoir endommager le bagage génétique d’une cellule vivante. Cependant, le rayonnement radioactif émanant du radon a un faible pouvoir de pénétration, son énergie étant rapidement absorbée par l’air sur quelques centimètres.

Néanmoins, une exposition au radon par inhalation est possible. Le gaz étant à proximité des cellules pulmonaires, l’énergie irradiée représente un risque accru de cancer du poumon. Le niveau de risque est alors proportionnel à la concentration en radon dans l’air inhalé et à la durée de l’exposition.

L’exposition à de fortes concentrations en radon est envisageable dans les résidences sises sur un sol duquel émane le gaz radon et qui présentent des ouvertures — souvent des fissures ou des joints de fondation — par lesquelles ce dernier s’infiltre. À défaut d’une ventilation adéquate, le gaz se concentre alors dans l’air intérieur.

Le radon est la deuxième cause principale de cancer du poumon au Canada après le tabagisme, ce qui en fait la première cause chez les non-fumeurs. L’exposition au radon provoquerait environ 16 % des cas de cancer du poumon, ce qui représente approximativement 3 200 décès par année au Canada seulement. Selon une récente étude qu’elle a menée[i], Santé Canada estime que 10,1 % des Québécois habitent dans des résidences où la concentration en radon dépasse la limite qu’elle recommande.

Lignes directrices de Santé Canada

Au Québec, aucune réglementation portant sur les concentrations en radon dans l’air intérieur n’existe pour les milieux résidentiels. En 2007, Santé Canada a cependant revu ses lignes directrices sur le sujet[i], et celles-ci ont été adoptées par le gouvernement fédéral. Ces lignes directrices recommandent de « prendre des mesures correctives lorsque la concentration moyenne annuelle de radon dépasse les 200 Bq/m³ dans les aires normalement occupées d’un bâtiment » et cette concentration représente le seuil d’action recommandé à ne pas dépasser. De plus, Santé Canada recommande que, « lorsque des mesures correctives sont prises, la teneur en radon [soit] réduite au plus bas niveau que l’on puisse raisonnablement atteindre ».

 

Évaluation de la concentration en radon

Le radon est un gaz insipide, incolore et inodore, et ses effets sur la santé peuvent prendre des années à se déclarer. On ne peut par conséquent se fier à ses sens ou à ses impressions pour estimer la concentration en radon dans l’air.

De plus, comme les études de Santé Canada l’ont révélé, la concentration en radon peut varier grandement d’une résidence à une autre dans un même quartier. En effet, la concentration en radon dépend non seulement des caractéristiques géologiques d’un secteur, mais aussi, entre autres, de l’intégrité des fondations d’un bâtiment, de sa ventilation et de son positionnement par rapport aux fissurations dans le sol profond. Par conséquent, il n’est pas possible de prédire la concentration en radon dans une résidence en interpolant des données relevées dans des bâtiments voisins.

Dans le but d’évaluer la concentration en radon dans un espace, l’utilisation d’un détecteur s’impose. Plusieurs types de détecteurs existent sur le marché présentement, certains électroniques à lecture directe, d’autres passifs nécessitant une analyse en laboratoire. Deux des méthodes les plus fiables, économiques et reconnues sont l’utilisation d’une chambre à ionisation munie d’un électret ou l’utilisation d’un détecteur de traces alpha. Il suffit d’installer un de ces détecteurs passifs pour une période prédéterminée dans l’environnement à l’étude et de l’envoyer ensuite au laboratoire pour analyse.

Étant donné que les concentrations en radon varient au cours d’une année, voire même au courant d’une seule journée, il importe d’exposer le détecteur sur une période d’au moins trois mois : plus la période d’exposition est longue, plus le résultat devrait être représentatif de la concentration moyenne annuelle. La durée d’exposition du détecteur dépend de l’objectif de l’analyse et des contraintes du projet. Dans le cadre de certaines transactions immobilières, une réserve est mise de côté afin de couvrir les frais reliés à l’atténuation du radon dans l’éventualité où la concentration mesurée à long terme dépasserait 200 Bq/m3.

Mesures correctives envisageables

Dans la majorité des cas, il est simple et relativement peu coûteux de réduire la concentration en radon dans l’air d’un bâtiment. La plupart du temps, il suffit en effet de réparer les fissures et de sceller les ouvertures présentes dans les fondations. Dans d’autres cas, les efforts de scellement ne sont pas suffisants. Il est alors nécessaire de dépressuriser le sol sous la dalle de fondation ou de dépressuriser l’espace situé sous une membrane posée sur le sol exposé dans le cas de vides sanitaires. Un réseau de tuyauterie étanche est alors raccordé à un ventilateur d’extraction de l’air installé à l’intérieur de la résidence. Ce système est ensuite configuré de manière à renverser la pression contribuant à l’entrée du radon en même temps que ce dernier est évacué à l’extérieur de la résidence par une sortie située le long d’un mur extérieur ou par la toiture. Enfin, l’atténuation du radon peut parfois être réalisée en ajustant ou en modifiant le système de chauffage, de ventilation et de conditionnement d’air existant.



[i] Santé Canada, Guide sur les mesures du radon dans les maisons, 2008


[i] Santé Canada, Enquête pancanadienne sur les concentrations de radon dans les habitations – Rapport final, 2012


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